Mohammed Belkacem al-Qundusî (m. 1861)
Mohammed Belkacem al-Qundusi est un calligraphe algérien, reconnu pour sa maîtrise de différents styles de calligraphie et sa contribution à l’art de la calligraphie en Algérie.
Originaire de Kenadsa, dans la wilaya de Béchar, il étudie la jurisprudence et le soufisme à la zaouïa zianiyya chadhuliyya de Kenadsa, puis se rend à Fès, au Maroc, où il se distingue en tant que calligraphe érudit.
Décédé en 1861, il laisse derrière lui de nombreux ouvrages. Parmi ses réalisations les plus remarquables, figure la transcription du Coran en douze volumes, utilisant le style de calligraphie al-khatt al-maghribi,extrêmement raffiné. Cette copie du Coran, achevée le 8 septembre 1850, est actuellement conservée à la Bibliothèque royale Hasaniyya à Rabat (Maroc).
Mohammed Racim (1896-1975)
Né à Alger, Mohammed Racim (1896-1975) est l’un des artistes les plus importants de l’histoire de l’art algérien. Héritant du fabuleux « métier » de sa famille, il atteint l’excellence des œuvres de la Perse médiévale tout en restant ancré dans son époque et son pays en tant que miniaturiste.
Ses thèmes de prédilection portent sur la vie guerrière et sportive, les personnages historiques, la vie religieuse ainsi que sur la vie mondaine. Une part importante de son œuvre consiste à enluminer le Coran. Il produit ainsi un art entièrement renouvelé où les règles de la perspective, jusque-là ignorées, font une entrée discrète et inédite sur la scène artistique.
Mohammed Racim puise son inspiration dans le monde algérien, la cité des corsaires et les collines du Sahel. Son enseignement contribue à former de nombreuses générations d’artistes et de calligraphes, transmettant son savoir et son amour pour cet art ancien.
Ghani Alani (1937-)
Il est le grand maître de la calligraphie arabe contemporaine, louangeur de la parole divine. Dernier héritier de l’école de Bagdad, Ghani Alani a fait découvrir à l’Occident l’art de la calligraphie, qu’il qualifie de cadeau pour l’humanité. Le prix UNESCO (Prix Unesco Sharjah pour la culture arabe) qui lui est désigné en 2009 est non seulement une consécration mais aussi une marque de reconnaissance de la Calligraphie comme un grand art parmi d’autres.
Né à Bagdad, (Irak) en 1937, il étudie le droit à Bagdad et à Paris, ainsi que l’art à l’Institut des beaux-arts de Bagdad et à l’université de Paris VII. Dès son plus jeune âge, il commence à pratiquer la calligraphie et a l’opportunité d’étudier sous la tutelle du maître calligraphe irakien Hashem Muhammad al-Baghdadi (1917-1973). En 1967, il obtient un diplôme de calligraphie (ijâza) et une deuxième ijâza en 1975, décernée par Hamid al-Amidi (1891/1982) de l’école ottomane de calligraphie.
Ghani Alani perpétue une glorieuse tradition de la calligraphie arabo-musulmane, symbolisant la plus haute expression de la connaissance, qui réunit tradition et modernité.
Hossein Zenderoudi (1937-)
Né en 1937 à Téhéran, Hossein Zenderoudi, est un artiste polygraphe et calligraphe iranien. Héritier d’une grande et magnifique civilisation du signe, où les arts du livre, de la calligraphie, miniature, enluminure… s’embellissent mutuellement, il est connu pour son rôle dans l’introduction de la calligraphie dans l’art moderne.
Dans les années 1960, Zenderoudi commence à intégrer la calligraphie dans ses œuvres, créant un style unique qui mêle tradition et modernité. Il explore les règles de la calligraphie et utilise les formes, les motifs et les couleurs abstraites pour représenter les lettres arabes et persanes. La lettre est mise en scène, comme une écriture qui marche et court en pointillant l’espace. Ses peintures et ses œuvres sont dynamiques, avec des contrastes forts et une exploration de la texture et de la matière. Son talent exceptionnel lui permet de transcender les catégories et les définitions de l’art, de la culture, des patrimoines et des lieux.
Tan Swie-Hian (1943-)
Tan Swie-Hian est un artiste, poète et écrivain singapourien né en Indonésie en 1943. Il est reconnu pour sa contribution significative à la scène artistique de Singapour et il est considéré comme l’un des artistes les plus influents du pays.
Il commence sa carrière artistique au cours des années 1960 en adoptant une approche expérimentale et multidisciplinaire de l’art, par l’exploration de la peinture, de la sculpture, de la poésie, de l’écriture et de la musique. Tan est également connu pour sa calligraphie fluide et rapide, qui traduit l’acte de prendre conscience, avec ses hésitations et ses ratures, plutôt que de suivre strictement les normes traditionnelles. Au fil des décennies, il développe une vitesse d’exécution qui le pousse à se concentrer sur l’essentiel.
Plus récemment, ses calligraphies sont choisies pour aménager des lieux publics, notamment le métro de Singapour, où une station (Chinatown) offre un décor intitulé « Le domaine de l’œil du phénix » avec un poème calligraphié en grands idéogrammes reproduits sur le quai, ainsi que des images murales rappelant l’arrivée des premiers ouvriers immigrés à Singapour.
Honda Kôichi (1946-)
Honda Kôichi est un éminent calligraphe japonais, reconnu tant au Japon qu’à l’étranger, et spécialement dans le monde de l’islam qui continue d’alimenter inlassablement son imagination. Sa plume habile, minutieuse et respectueuse des règles d’or de cet art millénaire, fait de lui un véritable orfèvre de l’écriture ciselée.
Né en 1946 dans la préfecture de Kanagawa, il étudie l’arabe à l’université de Tokyo des langues et cultures étrangères. Lors d’un séjour au Moyen-Orient, il apprend la calligraphie arabe auprès de maîtres locaux. De retour au Japon, il continue son apprentissage en autodidacte et remporte de nombreux prix, dont le prix du jury au concours international de calligraphie arabe. En 2000, il reçoit le titre de calligraphe (ijâza) du maître turc Hasan Çelebi (1937-).
Mohamed Larbi Belcadi (1951-)
Né en 1951, Mohamed Larbi Belcadi est un calligraphe algérien renommé. Il développe son talent dès son plus jeune âge, se formant auprès de grands maîtres de la calligraphie. Il étudie différentes écritures arabes qu’il parvient à adapter à son style personnel. Le travail de Belcadi se distingue par sa créativité et son exploration de nouvelles formes et de nouveaux styles dans la calligraphie. Il ne se contente pas de reproduire les écritures classiques, mais apporte également une touche contemporaine à ses œuvres.
En plus de sa pratique artistique, Belcadi joue également un rôle dans l’enseignement de la calligraphie en Algérie, en transmettant son savoir et son expertise à de nombreuses générations d’artistes et de calligraphes. Son travail continue d’être exposé et reconnu tant au niveau national qu’international.
Rachid Koraïchi (1947-)
Artiste plasticien, écrivain et membre d’une prestigieuse famille descendante du prophète, Rachid Koraïchi est une personnalité aux multiples facettes. Né en 1947 à Aïn Beïda (Algérie) et installé en France depuis 1968, il transcende les frontières géographiques, intellectuelles et spirituelles pour créer des ponts entre les cultures. Artiste visionnaire, il invite les spectateurs à réfléchir à se connecter à un niveau profondément spirituel et humaniste. Profondément nourri par la mystique soufie, Rachid Koraïchi déploie une œuvre universelle inspirée des chiffres et de la calligraphie.
En tant qu’artiste-poète, il puise également dans la richesse symbolique de la lettre. Son habileté à reproduire les sourates du livre sacré témoigne de son éducation coranique.
Doté d’un optimisme sans faille, il parle inlassablement de ses projets à travers le monde, et se décrit lui-même comme un artiste aux semelles de vent.